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SIHAM BOUHLAL

Siham Bouhlal est poète et médiéviste. Née à Casablanca dans une famille originaire de Fès. Installée en France depuis vingt sept  ans, elle reçoit l’enseignement de Jamel Eddine Bencheikh.

Titulaire d’un doctorat en littérature de l’Université Paris-Sorbonne, elle se consacre à la traduction de textes médiévaux « Le livre de brocart ou la société raffinée de Bagdad au Xe siècle », Connaissance de l’Orient, Gallimard 2004 ; « L’art du commensal ou boire dans la culture Arabe » Actes Sud, 2009. L’art de vivre, le fonctionnement de la société arabo-musulmane classique, la pratique d’un certain islam « ancien », restent ses sujets de prédilection, ainsi, elle publie souvent des articles en liaison et pour démontrer l’universalité des valeurs, Arabie des parfums, Lettre International, Berlin, 2011.

La question de l’amour courtois, du corps et de l’acte amoureux dans son ensemble, demeure une obsession chez elle. Sa propre création poétique a pour thème central l’amour, comme dans Poèmes bleus, Tarabuste en 2005 ou Corps lumière, Al Manar 2008, qui a fait partie de la sélection pour le prix Max Jacob ; mais aussi la question de la mort en son lien avec la passion comme dans Songes d’une nuit berbère, Al Manar, 2007, rédigé suite au décès de son compagnon Driss Benzekri, le célèbre militant des droits de l’homme et artisan de l’IER, ou bien Mort à vif, Al Manar, 2010, où elle revient fortement sur la question de la perte, de l’absence et de la mort. Elle a à son actif plusieurs beaux livres avec des peintres de nationalités et d’horizons différents, dans une conscience du lien fort entre poésie et peinture, on peut citer Le sel de l’amour avec Julius Baltazar.

Son lien avec le Maroc n’est jamais rompu, ainsi en 2009 avec un récit « Princesse Amazigh », elle décrit le périple d’une jeune étudiante marocaine en France, mais dans le même temps, celui d’une petite fille qui essaye de grandir dans un pays aux traditions ancrées, ce qui lui permet d’avoir un regard tranchant sur la question du voile, et sur la condition de la femme, entre autre.

Réputée comme ayant une écriture charnelle, ou très sensuelle, elle publie en Janvier 2012, Etreintes, micros récits poétiques. Ce dernier recueil a été sélectionné pour le prix Alain Bosquet.

Jamel Eddine Bencheikh dira d’elle qu’elle est « poète et passeuse de cultures. Ses poèmes frémissent comme les algues qui s’élancent puis s’enfouissent au cœur d’une marée secrète. Ils se mirent au rêve d’une onde à venir, tels ces chants de mystiques du temps où la foi ne portait point d’armes. »

Enfin, elle a obtenu pour l’ensemble de son parcours le Trophée de la réussite au féminin le 14 décembre 2011 au Quai d’Orsay à Paris décerné par l’association France Euro Méditerranée.